Lorsque David a causé un dommage à son voisin, il s’est rendu avec lui au beth dine pour régler leur litige. Selon la décision du beth dine, David a dédommagé son voisin mais malgré cela, celui-ci ne lui adresse toujours pas la parole. A l’approche de Yom Kippour, David se demande s’il doit de plus présenter des excuses à son voisin et faire la paix avec lui.
Réponse : le Choulhan Aroukh Orah Haim (606;1) écrit : « Les fautes vis-à-vis de son prochain ne seront pas pardonnées le jour de Kippour tant qu’il ne lui a pas demandé pardon, même s’il l’a seulement vexé par des paroles ». En effet, le Rambam (Téchouva 2;9) écrit : « La téchouva et le jour de Kippour expient uniquement les fautes vis-à-vis du ciel (par exemple la consommation d’un aliment interdit ou une relation défendue), mais les fautes vis-à-vis de son prochain, tel un dégât ou un vol, seront expiées seulement après que [le fautif] ait payé ce qu’il lui doit et lui ait demandé pardon ». D’autre part, le Rambam (Hovel Oumazik 5;9) écrit que c’est uniquement pour un dommage corporel, et non financier, que le coupable doit demander le pardon de sa victime. Face à cette contradiction, le Léhem Michné (idem) explique que le Rambam (Hilkhot Téchouva) oblige à demander pardon à la victime uniquement pour un vol et non pour un dommage financier pour lequel le Rambam n’exige que le payement. La raison énoncée par le Léhem Michné est la suivante : dans le cas d’un vol, le voleur profite de son acte et la victime en souffre considérablement, mais un dommage financier ne cause pas de profit à celui qui le commet et la souffrance de la victime est en général négligeable une fois qu’elle est dédommagée. Le Pri Adama (idem) résout la contradiction en faisant une différence si le dégât est intentionnel ou pas. Dans le cas de David, comme il s’agissait d’un dégât non intentionnel, il n’a pas d’obligation d’obtenir le pardon de son voisin. Mais le Smag (mitsva 70) écrit que même s’il n’y a pas d’obligation, c’est une mitsva de faire la paix avec lui. Rappelons aussi que le Aroukh Hachoulhan (606;4) conseille de demander pardon, la veille de kippour, même aux personnes envers lesquelles nous n’avons pas fauté, de peur de leur avoir manqué de respect.
En conclusion, bien qu’il n’y ait pas d’obligation, on conseillera à David de demander pardon à son voisin. Mais si celui-ci n’accepte pas ses excuses, il n’aura pas besoin d’insister.
Rav Reouven Cohen

TRIBUNAL RABBINIQUE POUR PUBLIC FRANCOPHONE
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Un dédommagement suffit-il ?