costume-bleu-mariage-495x400Question: Un jeune homme entre dans un magasin de vêtements et choisit un costume pour son mariage. Il le paie et l’emporte. Peu de temps après, il revient au magasin et dit au vendeur qu’étant donné qu’il a d’autres courses à faire dans les boutiques du quartier, il désire laisser le costume chez lui jusqu’à ce qu’il ait terminé ses emplettes.

Le vendeur accepte à condition qu’il le mette avec les autres costumes à vendre suspendus sur le tourniquet déposé sur le trottoir, afin qu’il n’encombre pas le passage.

Une heure plus tard, le jeune homme vient récupérer son costume. Mais le vendeur l’interpelle : « Pourquoi prenez-vous un costume d’une valeur de 500 euros alors que vous avez acheté un costume qui vaut 400 euros ? «. Le jeune homme de son côté prétend avoir acheté ce costume-là et pas un autre. Le vendeur, par contre, affirme ne pas être sûr à 100 %.

Réponse: A priori, dans un cas pareil, le Din dépend de la Ma’hloket connue (Guémara Baba Métsia 97b) : est-ce que » Bari Véchéma Bari Adif «, c’est à dire qu’à chaque fois qu’il y a un litige entre quelqu’un qui prétend être sûr et quelqu’un qui a des doutes, doit-on donner raison d’office à celui qui est sûr de ce qu’il affirme.

Selon la halakha (Choul’han ‘Aroukh 75,9), on n’oblige pas celui qui est dans le doute à payer celui qui prétend être sûr, étant donné que malgré son doute, c’est lui qui possède l’argent et si on veut faire lui prendre de l’argent, il faut une réelle preuve.

A noter, dans notre cas, que bien que le costume ne se trouve pas vraiment dans la propriété du vendeur puisqu’il se trouve à l’extérieur, étant donné que le costume appartenait à un moment donné au vendeur et qu’on est en doute de savoir s’il a changé de propriétaire ou non, on le donnera à celui auquel il appartenait auparavant. Ceci est appelé ‘Hezhat Mara Kama, et dans un cas pareil, on ne demandera pas non plus au vendeur de débourser de l’argent, bien qu’il soit dans le doute et que son prochain prétende être sûr (Choul’han ‘Aroukh 223,1).

Cependant, le Toumim (Klalei Tefissa 70) ainsi que le Nétivot Hamichpat (75,11 et 148,3) nous enseignent qu’on peut se fier à cette ‘Hezkat Mara Kama uniquement si nous n’avons qu’un seul doute sur un seul objet. Par contre, si tout le monde est d’accord qu’une vente a eu lieu mais qu’on se demande lequel des deux objets a été vendu, on ne pourra pas s’appuyer sur la ‘Hezkat Mara Kama pour acquitter le vendeur. Au contraire, on donnera raison à l’acheteur puisque lui seul est sûr d’avoir acheté un tel objet parmi les deux. Aussi, dans notre cas, nous donnerons au jeune homme le costume valant 500 euros.

Toutefois, le Divrei ‘Haim (Toen vénit’an 2) et le Imrei Bina (Toen vénit’an 6) ne sont pas d’accord avec le Toumim et le Nétivot Hamichpat cités ci-dessus. Et puisqu’il y a une différence d’opinion entre les Poskim à ce sujet, et que ni l’acheteur et ni le vendeur n’ont l’objet dans leur propriété, on se contentera de partager la somme qui est en litige, comme nous l’enseigne le Choul’han ‘Aroukh (Rama 133,4). Cela signifie que le jeune homme devra ajouter 50 euros pour prendre le costume qu’il voulait.

                                                                             Rav Itshak Belahsen

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Le costume du fiancé