Question: David, voulant entrer dans sa place privée de parking, y trouve une moto attachée à un poteau, qui l’empêche de rentrer aisément. Il décide de rentrer tant bien que mal, mais en manœuvrant aussi bien qu’il le peut, il casse le rétroviseur de la moto et en plus, endommage aussi son véhicule. Shmouel vient le voir en lui demandant de lui réparer son rétroviseur, ce que David refuse. Au contraire, David lui demande de le dédommager pour ses dégâts à lui dans la voiture.
Réponse: Le Talmud Baba kama (28, a) établit que celui qui entrepose ses cruches dans le passage de quelqu’un, ce dernier est en droit de passer normalement et de casser les cruches. Selon Tossafote, cela est vrai même quand il est possible de les ranger les une sur les autres et de se frayer un chemin. Mais puisque cela entraine un dérangement, il n’est pas tenu de le faire. Et c’est ainsi que Choulhan Aroukh 412établit aussi, (voir Sma’ qui met comme condition qu’il ne soit pas possible de contourner les cruches pour passer) qu’il est permis de passer normalement, même s’il doit faire ainsi des dégâts, mais pas de les casser volontairement. La raison à cela est qu’il n’y a pas d’obligation de retourner un objet à son propriétaire quand celui-ci le laisse à la dérive et à sa perte.
Dans notre cas aussi, puisqu’il n’était pas possible de rentrer sans abimer le rétroviseur, il n’y a aucune obligation de la part de David de réparer ou de rembourser.
Par contre, la demande de David de réparer sa voiture sera aussi rejetée comme le souligne Choulhan Aroukh (id.), qu’il ne pourra pas demander au propriétaire des cruches quoi que ce soit s’il se blesse en les cassant pour passer.
Il est évident, cependant, qu’il n’est pas permis de trouer les pneus ou de faire un acte de vandalisme quelconque afin de donner une leçon au propriétaire de la moto. Par contre s’il constate que la moto est garée de manière continue dans son emplacement et qu’il ne prend pas au sérieux ses avertissements, il sera en droit de se prévenir (comme en mettant des clous etc.) afin de l’en empêcher (voir à ce sujet baba kama 83, a qu’il est possible en cas de danger de laisser un chien méchant chez soi même s’il est interdit en temps normal).
Rav Réouven Cohen